Jean-Pierre Baillet : de l'autre coté du rectangle
Etrange faculté
que celle de Baillet, l'homme qui écoute chuchoter
les pierres des façades, et tient la clé
du rectangle où brûlent leurs secrets.
Légendes apprivoisées
pour traverser les murs, kabbales serties dans ce
qu'avant lui on appelait l'oubli ; l'homme attendrit
le granit et nous le déroule comme un parchemin...
Rectangles les grimoires
criblés d'écrits anciens, sabbat de
rectangles Baillet n'ignore que le mensonge.
Homme-rectangle, des fenêtres
percées sur la peau, Baillet nous ouvre comme
une bouche un sépulcre où les signes
cachés n'attendaient que son geste pour nous
instruire de leur vérité.
C'est là, sans doute, qu'il
faut entrer. Baillet nous attend dans l'illusion des
portes.
C'est le mur entier sur lequel nous
sommes assis qui tout à coup disparaît,
avalé par sa propre fenêtre, et nous
laisse, interdits, de l'autre côté du
rectangle, entre la matière et ses jeux de
lumière.
Yvon Eurieult
1992 |